Mammifères

les mammifères du Maroc ont connu une régression depuis le siècle passé. Ainsi, le Bubale (Alcelaphus buselaphus) et Lion (Panthera leo) sont les deux espèces de Mammifères qui ont disparu du Maroc et d’Afrique du Nord dès le début du XXème siècle, victimes des chasseurs européens. Dans les années cinquante, après des tableaux de chasse pouvant dépasser la dizaine d’individus, s’éteignent l’Oryx algazelle (Oryx dammah) et l’Addax (Addax nasomaculatus). La Gazelle dama (Nanger dama) et le Guépard (Acinonyx jubatus) ne leur survivront que quelques décennies. A la fin du siècle ne restaient que quelques spécimens de Panthère (Panthera pardus), espèce vouée à une extinction à court terme, alors que l’avenir du Caracal (Caracal caracal) et du Serval (Leptailurus serval) est très incertain. Gazelle dorcas (Gazella dorcas), Gazelle du Cuvier (Gazella cuvieri), Mouflon à manchettes (Ammotragus lervia), Hyène rayée (Hyaena hyaena), Loutre d’Europe (Lutra lutra) et même Porc-épic (Hystrix cristata) ont subi une forte régression et, pour certains, doivent leur maintien aux mesures de conservation, dont la création d’espaces protégés. Le statut de conservation des autres Carnivores est préoccupant, à commencer par le Phoque moine (Monachus monachus) dont la colonie au sud du Sahara est très isolée et menacée. Chez les petits Mammifères, la Pachyure étrusque (Suncus etruscus) n’a pas été revue depuis les années soixante, le Murin de Capaccini (Myotis capaccinii) est très rare et n’a pas été contacté récemment dans les grottes qu’il fréquentait dans les Beni Snassen. Les colonies de rhinolophes décrites dans les années cinquante ont pour la plupart disparu, les autres Chiroptères cavernicoles ont aussi déserté certains sites. La Gerbille hespérine (Gerbillus hesperinus), isolée dans les dunes littorales de la région d’Essaouira, voit son habitat se réduire au profit des aménagements. L’Ecureuil terrestre du Sénégal (Xerus erythropus) est aussi menacé par l’intensification de l’agriculture dans son aire de répartition limitée à une partie de la plaine du Souss. La principale cause de toutes ces extinctions et régressions est l’anthropisation croissante des milieux naturels, incluant les destructions par la chasse pour les ongulés et le piégeage pour les Carnivores, confortant l’appellation d’anthropocène des derniers millénaires.

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